Télétravail : déduction des frais professionnels jusqu'à 550€
Dire que la Covid 19 a quelque peu bouleversé nos habitudes de vie est un euphémisme. La crise sanitaire nous a affectés dans bien des domaines, et a modifié nos façons de travailler. Le télétravail est une variable à prendre en compte lors de votre déclaration de revenus. En effet, vous allez pouvoir vous rendre compte que cette pratique change beaucoup la donne.
Vous avez déjà commencé ou vous êtes sûrement en train de vous pencher sur votre déclaration de revenus, et vous vous posez très certainement des questions quant aux frais réels. Pour rappel, les frais réels correspondent aux dépenses effectuées dans le cadre de votre profession . Des frais concernant les repas, les trajets ou des frais vestimentaires spécifiques par exemple.
D'habitude, lorsque vous déclarez ces frais réels, vous bénéficiez automatiquement d'une déduction forfaitaire de 10% sur vos salaires. Le maximum de cette déduction est de 550 € pour chaque salarié. Mais dans le cadre du télétravail, qui a été largement privilégié par les entreprises depuis 2020, des frais professionnels disparaissent. C'est le cas par exemple des frais liés au trajet. Au contraire, de nouveaux frais se sont ajoutés. En effet, le télétravail a engendré des frais spécifiques. Et, bonne nouvelle : ces derniers peuvent aussi donner lieu à la même déduction forfaitaire.
Voici quelques exemples de frais déductibles en période de télétravail :
Les frais d'équipements en mobilier permettant la mise en place du télétravail (bureau, chaise)
Les dépenses de matériel informatique (ordinateur, casque, logiciels)
Les frais liés à votre logement (consommation électrique, chauffage)
Vous pouvez bien sûr vous renseigner plus en détail sur les frais professionnels déductibles pendant le télétravail sur le site impots.gouv.fr.
À savoir : Si votre employeur vous a versé des allocations pour le télétravail à domicile en 2020, celles-ci seront exonérées d'impôts et ce dans la limite d'un plafond fixé à 550 € pour l'année. Ces allocations vous sont versées sous forme de remboursements forfaitaires, d'indemnités ou de remboursements de frais réels.
Si vous n'optez pas pour la déduction des frais réels, vous bénéficiez automatiquement d'un abattement forfaitaire de 10 %, calculé sur les montants que vous déclarez en traitements et salaires. Pour être mieux informés sur les abattements et leur place dans le calcul de votre revenu imposable, rendez-vous sur notre article sur le calcul du revenu net imposable selon l'Administration fiscale.
Les primes “Covid” : comment les déclarer ?
La prime exceptionnelle de pouvoir d'achat de 2020 ou “prime Macron”
Le gouvernement a pris d'autres mesures pour les salariés par rapport à la Covid-19. Comme la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat de 2020 aussi appelée prime Macron. Si vous êtes concerné, vous devriez avoir reçu cette prime sur votre bulletin de paie du mois de décembre 2020 au plus tard. Ce dispositif sera par ailleurs renouvelé en 2021 avec la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat pour l'année 2021. Cette prime s'élève à 1 000 €, mais peut être majorée à 2 000 € si l'entreprise a préalablement conclu un accord d'intéressement.
Pour qui ? Les salariés dont la rémunération mensuelle est inférieure à trois fois le SMIC au cours de l'année qui vient de s'écouler reçoivent cette prime par leur employeur.
Quelle fiscalité ? Cette prime est totalement exonérée d'impôt sur le revenu.
La prime exceptionnelle dite “prime Covid”
Enfin, vous avez peut-être perçu la prime exceptionnelle dite prime Covid.
Pour qui ? Le personnel hospitalier, les professionnels du secteur de la santé et ceux qui ont été mobilisés pendant l'état d'urgence sanitaire en 2020. Secteur public et privé confondus.
Quelle fiscalité ? Cette prime est exonérée d'impôt sur le revenu dans la limite d'un plafond fixé à 1 500 €.
La prime Covid pour les chômeurs
Autre mesure : La prime Covid pour les chômeurs, dédiée aux personnes particulièrement affectés par la crise sanitaire. Elle est versée sous forme d'aide mensuelle afin de leur permettre d'avoir un revenu minimum de 900€ par mois. Cette prime exceptionnelle a été étendue jusqu'au mois de mai 2021.
Pour qui ? Les travailleurs précaires qui oscillent entre contrats courts et périodes de chômage. La prime est versée automatiquement à chaque fin de mois par Pôle Emploi aux demandeurs d'emploi, qu'ils soient indemnisés ou pas.
Quelle fiscalité ? Pour l'instant, aucune exonération ou réduction d'impôts n'a été communiquée au sujet de cette prime par l'État.
Heures supplémentaires effectuées en 2020 : exonération jusqu'à 7500€
Les heures supplémentaires ou complémentaires réalisées pendant l'année 2020 sont exonérées d'impôt sur le revenu si elles ne dépassent pas le plafond fixé à 5 000€ par an. Si les heures supplémentaires ont été réalisées pendant la période du premier confinement (du 16 mars au 10 juillet 2020), alors le plafond d'exonération est majoré à 7 500€.
Il est donc important de signaler vos heures supplémentaires ou complémentaires lors de votre déclaration, d'autant plus que ces données sont de toute façon transmises à l'administration fiscale par les employeurs. Le montant de vos heures supplémentaires devrait donc être pré rempli.
Néanmoins, si cela n'est pas le cas, n'omettez pas de signaler vous-même ce montant. Cela devrait correspondre à la ligne “Heures supplémentaires exonérées” et aux cases 1GH à 1JH du formulaire 2042.
Si vous dépassez la limite d'exonération, il vous faut insérer l'excédent aux cases 1AJ à 1DJ de la ligne “Traitements et salaires”. Ces heures dépassant le plafond d'exonération sont imposées normalement selon les tranches de prélèvement à la source du barème de l'impôt sur le revenu.
À savoir : Les heures supplémentaires correspondent aux heures de travail effectuées en plus de la durée légale de travail à temps complet fixée à 35 heures par semaine .
Les heures complémentaires sont, quant à elles, des heures de travail effectuées au-delà de la durée de travail prévue par un contrat à temps partiel .
Les autres nouveautés permettant des exonérations, réductions ou crédits d'impôts
Les abandons de loyers
Le gouvernement a prévu d'autres directives liées à la Covid afin d'aider les personnes physiques (individus à part entière) et les personnes morales (entités juridiques). Par exemple, les abandons de loyers. Les bailleurs peuvent en effet renoncer à tout ou partie des loyers dus par leurs entreprises locataires. En faisant cela, les bailleurs peuvent bénéficier d'un avantage leur faisant payer moins d'impôts : un crédit d'impôt. Le taux de ce crédit d'impôt est fixé à 50% des loyers abandonnés. Mais ce dispositif est soumis à quelques conditions bien précises.
Tout d'abord, les entreprises locataires qui profitent de ces abandons de loyers doivent répondre aux critères suivants :
Justifier d'un effectif inférieur à 5 000 salariés
Être en situation de difficulté au 31 décembre 2019, et ne pas avoir fait l'objet d'une procédure de sauvegarde ou d'une procédure de redressement
Ne pas avoir fait l'objet d'une liquidation judiciaire au 1er mars 2020
De plus, pour que le bailleur puisse profiter du crédit d'impôt, il faut que :
Le local loué fasse l'objet d'une interdiction d'accueil au public
Les locaux professionnels dont les bailleurs ont renoncé aux loyers soient situés en France
À savoir : L'abandon ou la renonciation de loyers possèdent un caractère définitif . Le bailleur renonce donc à exercer un recours quel qu'il soit à des fins de restitutions des loyers abandonnés.
Si vous avez procédé à des abandons de loyers au cours de l'année 2020, vous pouvez les déclarer dans le formulaire 2042 RICI pour les déclarations des réductions et crédits d'impôt, à la case 7LS :
Le forfait mobilités durables
Le forfait mobilités durables, entré en vigueur le 10 mai 2020, a pour objectif d'encourager les déplacements en transports plus propres pour l'environnement et moins coûteux.
Pour les salariés, le forfait mobilités durables se matérialise par la prise en charge par leur employeur des frais de transport entre le lieu de travail et le domicile. Ce forfait peut atteindre 500€ par an.
Mais, un certain type de moyens de transport est concerné par ce dispositif. Voici une liste des moyens de transport éligibles :
Les transports en commun
Le covoiturage et tout autre service de mobilité partagée
Les vélos ou trottinettes (électriques ou mécaniques)
Les moyens de transport disponibles à la location ou en libre-service
Mais cette prise en charge par l'employeur reste facultative. Ainsi, si votre employeur ne prend pas en charge ce dispositif, vous serez exonéré d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales à hauteur de 500€.
Les services à la personne
Voici une autre directive donnant lieu à un crédit d'impôt. En effet, les services à la personne à domicile ou à distance par le biais d'internet permettent désormais de bénéficier d'un crédit d'impôt égal à 50% des dépenses effectuées pour obtenir ces services.
Il y a néanmoins un plafond fixé à 12 000€ par an et pouvant être majoré à 15 000€ par an selon certains cas.
Enfin, pour vous assurer de n'omettre aucun revenu et d'optimiser votre déclaration pour réduire vos impôts, on vous conseille la lecture de notre article sur le sujet .